Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. L’engagement global de l’Ordre de Malte
Rome, 28 juillet 2022 – L’Ordre souverain de Malte se joint à la communauté internationale le 30 juillet, Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, en condamnant toute forme de traite d’êtres humains et d’esclavage moderne. “La traite d’êtres humains est un problème mondial; aucun pays n’y échappe. Elle nécessite par conséquent une réponse mondiale. L’Ordre de Malte est engagé dans la sensibilisation à ce terrible fléau et dans la protection des victimes de traite d’êtres humains”, a déclaré Albrecht Boeselager, Grand Chancelier de l’Ordre souverain de Malte.
Depuis 2017, l’Ordre de Malte est activement engagé dans la promotion d’une meilleure compréhension de ce terrible phénomène avec la nomination de deux ambassadeurs chargés de combattre le trafic d’êtres humains : Michel Veuthey (ambassadeur chargé de surveiller et de combattre la traite de personnes), basé à Genève, et Romain Champierre de Villeneuve (ambassadeur itinérant pour l’Afrique), basé en Afrique. Ensemble, ils renforcent l’engagement de l’Ordre de Malte dans la prévention de la traite d’êtres humains et dans la protection des victimes, avec des projets aussi bien à un niveau local que diplomatique.
À chaque session du Conseil des droits de l’homme, à Genève comme à Vienne et New York, l’Ordre de Malte intervient sur différentes formes de traite d’êtres humains ou d’esclavage contemporain : travail forcé, mariages et maternité forcés, vente d’enfants, pornographie, prélèvement forcé d’organes. L’Ordre de Malte augmente également ses partenariats avec des universités en France, Italie, Suisse et aux États-Unis. En septembre dernier, pendant le Forum interreligieux du G20 à Bologne, l’Ordre de Malte a contribué aux nombreux débats et panels avec des interventions en faveur du renforcement du dialogue et de la coopération pour affaiblir la traite d’êtres humains, soulignant le rôle important des chefs religieux et des congrégations religieuses dans la protection et l’assistance aux victimes de la traite d’êtres humains.
Ces dernières années, un certain nombre de webinaires a aussi été organisé par l’Ordre de Malte précisément pour attirer l’attention sur les mécanismes complexes de la traite d’êtres humains, le travail forcé et l’exploitation sexuelle.
En 2019, l’Ordre de Malte a organisé une conférence à Paris, réunissant des dizaines d’experts, dont des diplomates, des universitaires, des décideurs politiques, des représentants d’institutions européennes et nigérianes, d’organisations catholiques et des conseillers psychosociaux, pour renforcer les synergies et partenariats entre les différents acteurs engagés sur le terrain et au niveau de la communauté internationale.
Avec l’afflux massif de personnes confrontées à des guerres et à la pauvreté, l’Ordre de Malte attire l’attention sur le risque que les réfugiés ne deviennent victimes de trafiquants d’êtres humains. Ainsi, son ambassade polonaise a publié un avertissement contenant des règles de sécurité pour les réfugiés, qui est distribué le long des principales routes de sortie, en ukrainien, en anglais et en polonais. Malteser International coordonne l’effort mondial de l’Ordre souverain de Malte, dont les associations et corps de secours et de bénévoles sont sur le terrain pour prêter assistance aux réfugiés.
“Les mesures actuelles pour poursuivre les trafiquants et protéger et abriter les victimes sont notoirement insuffisantes et inefficaces. Des instruments et mécanismes juridiques existent au niveau national, régional et mondial, mais ils ne sont pas à la hauteur du défi que représente le fléau croissant de la traite d’être humains moderne”, explique l’ambassadeur Veuthey. “Ces mécanismes juridiques ne poursuivent qu’une poignée de criminels et offrent un nombre insuffisant de refuges et de services pour les victimes. En effet, le nombre de condamnations criminelles liées à la traite d’êtres humains est extrêmement bas : 1 cas sur 2 154 d’esclavage entraîne une condamnation, soit un taux de 0.047%”, ajoute Michel Veuthey.
En ce qui concerne les causes profondes, l’Ordre de Malte partage le point de vue selon lequel la demande de la traite devrait être criminalisée, en tenant compte des différentes formes d’abus, de travail forcé et d’exploitation sexuelle. La lutte contre la traite d’êtres humains, particulièrement liée à la demande, doit être menée à travers une approche multidisciplinaire, multidimensionnelle et coordonnée entre les différents acteurs.
Enfin, l’Ordre de Malte plaide pour la protection physique et psychologique des victimes de traite d’êtres humains, en plus de la protection juridique, accompagnée de tous les services médicaux et sociaux dont les victimes peuvent avoir besoin.