Les 28, 29 et 30 janvier, l’Ordre de Malte prendra part à la 69è Journée mondiale des malades de la lèpre. La lèpre, ou maladie de Hansen, est l’une des maladies négligées, toujours présente dans de nombreux pays dans le monde. La pandémie de Covid a eu un impact terrible sur les personnes malades de la lèpre et sur leurs familles. Les confinements mise en place par les gouvernements ont rendu plus difficile pour elles l’accès aux traitements et aux soins. La maladie de Hansen touche majoritairement les familles à faible revenu dont les conditions précaires sont exacerbées par la pandémie.
L’Ordre de Malte France et la Fondation CIOMAL (Campagne internationale de l’Ordre de Malte contre la lèpre) sont depuis des décennies en première ligne dans le combat contre la lèpre. Chaque année, à l’occasion de la Journée mondiale des malades de la lèpre, ils lancent une collecte de fonds pour financer diagnostic et traitement, ainsi que la réintégration des patients traités et la formation du personnel médical.
Les équipes de l’Ordre de Malte France sont présentes dans onze pays et, chaque année, quelques 30 000 personnes sont traitées pour la lèpre et ses complications. Ces 50 dernières années, pas moins de 500 médecins africains, français, vietnamiens et cambodgiens ont été formés.
Le docteur Amanou Tidiane Sow travaille au centre de santé Maladho Bah de Pita, en Guinée-Conakry, depuis dix ans. Formé au traitement de la lèpre à travers le Programme national de contrôle de la lèpre et au centre hospitalier de l’Ordre de Malte à Dakar, le docteur Sow est l’un des médecins de référence du centre de santé de Pita où la lutte contre la lèpre est une des principales activités. Le centre de santé Maladho Bah a sa propre cordonnerie pour fabriquer des chaussures sur mesure pour les personnes souffrant des séquelles de la lèpre.
“Dix personnes travaillent sur cette maladie au centre. Dépistage, soins médicaux, fabrication de chaussures et PIRP (Programme pour la prévention des invalidités et la réadaptation physique) sont proposés”, explique le médecin. “Tous les cas complexes nécessitant une hospitalisation sont orientés vers Pita”, dit-il.
Maladie infectieuse, lèpre ne fait pas exception à la règle : plus tôt on la diagnostique, plus il est facile de la traiter. “Le diagnostic de la lèpre est mené par nos agents pour tous les cas suspects, c’est-à-dire pour toute personne présentant des taches sur le corps”, explique le docteur Sow. C’est la première étape. Vient ensuite le traitement du patient : enregistrement du patient, soins immédiats, prescription de médicaments pour assurer un soutien, gratuit, tout au long du traitement.
Depuis près de 40 ans, l’Ordre de Malte France travaille dans cette région de Guinée à soigner les personnes souffrant de la lèpre et de ses séquelles.