Au Viêt Nam l’Ordre de Malte est engagé depuis 40 ans dans la lutte contre la maladie
En vue de la 62ème journée mondiale de la lutte contre la lèpre, le 25 janvier prochain, les bénévoles de l’Ordre de Malte France se préparent comme tous les ans à descendre dans les rues des principales villes du pays pour collecter des fonds pour la recherche et le traitement des lépreux. L’épidémie de la maladie de Hansen s’est réduite de façon drastique au cours des dix dernières années et l’Organisation mondiale de la santé a recensé 215 656 nouveaux cas en 2013 dont 10% concernant des enfants. Cependant un des défis les plus difficiles est la réintégration dans la communauté des personnes infectées par la maladie, souvent victimes de discrimination et marginalisées, même une fois complètement guerries. C’est un des objectifs du programme de l’Ordre de Malte France, avec ses 20 centres médicaux spécifiques pour le traitement et la prévention de la lèpre, dans 14 pays où la maladie continue d’exister, à savoir le Bénin, le Brésil, le Cambodge, le Cameroun, le Gabon, la Guinée, l’Inde, le Laos, Madagascar, le Maroc, le Mozambique, la République Centrafricaine, le Sénégal et le Viêt Nam..
Au Viêt Nam, l’Association française de l’Ordre de Malte est fortement présente depuis plus de quarante ans. Elle gère aujourd’hui des centres spécialisés, répartis sur huit villes du pays, où chaque année sont diagnostiqués environ 300 nouveaux cas de lèpre. En 1991, l’Ordre de Malte France a conclu un accord pour la création d’un département de réhabilitation fonctionnelle à l’intérieur de l’hôpital de Dermatologie et Vénéréologie d’Ho-Chi-Minh-Ville.
La structure dispose de quatre chambres, chacune composée de cinq lits. Elle compte aussi deux blocs opératoires, plusieurs salles pour les consultations médicales, une salle pour les visites ophtalmologiques, une pour la physiothérapie, un laboratoire pour la réparation des chaussures dont souvent les patients ont besoin. Chaque année, environ 600 lépreux reçoivent des soins dans ce département de l’hôpital, évitant ainsi la conséquence la plus grave pour de nombreux lépreux, l’amputation des membres. Le parcours d’assistance prévoit aussi des opérations de chirurgie plastique et de réhabilitation pour faciliter la réintégration progressive des patients dans la société.
Depuis 2006, en outre, l’Ordre de Malte France gère un programme de recherche scientifique (MALTALEP) qui étudie les mécanismes génétiques à l’origine de la lèpre et la mise au point de nouvelles thérapies. Reconnu par l’Organisation mondiale de la santé, MALTALEP est aujourd’hui la source principale de financement dans la recherche pour éradiquer la lèpre, maladie pour laquelle aujourd’hui n’existe toujours pas de vaccin.