Se tient actuellement à Rome la réunion du Réseau stratégique transatlantique sur la religion et la diplomatie, l’organisation qui réunit diplomates et universitaires d’Europe et des États-Unis pour promouvoir la conscience du rôle des religions dans la diplomatie et dans les affaires internationales. Organisée par l’Ordre de Malte à la Villa Magistrale, l’un des sièges du gouvernement de l’Ordre, la réunion voit la participation de plus de vingt personnes, représentants d’institutions d’États membres de l’Union européenne et des États-Unis, et professeurs universitaires. Cet événement de trois jours a débuté hier après-midi et se poursuit aujourd’hui en présence de la vice-ministre des Affaires étrangères italienne, Marina Sereni. Au programme, le rôle des institutions religieuses et de la diplomatie humanitaire dans les zones de crise, en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine.
La réunion de ce matin a été ouverte par le Grand Chancelier de l’Ordre de Malte, Albrecht Boeselager. “La religion a de nombreuses valeurs partagées avec le monde séculier dans des domaines comme les droits de l’homme, la conservation et la protection de l’environnement et la justice sociale”, a rappelé Albrecht Boeselager. “Les leaders religieux jouent un rôle important à l’intérieur de leur communauté en formant les comportements des personnes et leur compréhension du monde qui les entoure. Ainsi, la consultation avec les leaders religieux devrait être un aspect intrinsèque de l’activité diplomatique”, a souligné le Grand Chancelier, expliquant que la mondialisation et le changement de nature des conflits, avec l’émergence de nouveaux acteurs non étatiques ont mis à nu les limites de la diplomatie conventionnelle, en ouvrant la voie à une nouvelle forme de diplomatie qui met l’accent sur le dialogue, le respect réciproque et la compréhension.
La vice-ministre Sereni, qui s’est brièvement entretenue avec le Grand Chancelier Boeselager avant le début de la réunion, a condamné les tentatives de manipulation et d’instrumentalisation des religions. Un phénomène qu’”aujourd’hui nous pouvons combattre”, a-t-elle dit, “en reconnaissant l’importance du rôle des institutions religieuses dans la gestion des affaires sociales et politiques”. Marina Sereni a rappelé certaines étapes fondamentales qui ont contribué à accélérer le processus de dialogue et de collaboration interreligieux, citant, entre autres, l’historique Document sur la Fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune, signé aux Émirats arabes unis en 2019 par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar. Au cours de son intervention, la vice-ministre a par ailleurs présenté le nouvel envoyé de la Farnesina pour le Dialogue, les Affaires étrangères et la Coopération internationale, le conseiller Andrea Benzo.
Il s’agit de la deuxième rencontre du Réseau stratégique transatlantique sur la religion et la diplomatie organisée dans un siège de l’Ordre : en 2015, l’alors nouveau forum avait participé à une réunion à la Villa magistrale et il y a quelques mois une délégation de l’Ordre de Malte a pris part à une rencontre organisée à Berlin.
Les travaux se poursuivent demain avec la rencontre au Vatican avec Monseigneur Miroslaw Stanislaw Wachowski, sous-secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les Êtats, et le cardinal Peter Turkson, chancelier de l’Académie pontificale des Sciences sociales.