À l’occasion de la Journée internationale des enfants qui se célèbre aujourd’hui, 1er juin, l’Ordre souverain de Malte et l’Ambassade de la République Tchèque ont organisé à la Villa Magistrale à Rome une conférence pour sensibiliser au drame des enfants victimes de conflits armés, un phénomène tragique en augmentation constante. Aujourd’hui, dans le monde, on compte 30 millions d’enfants déplacés, exposés ainsi à toutes formes de violence, d’abus et d’exploitation. Au total, 230 millions d’enfants voient leur vie chamboulée par des conflits armés.
En ouvrant la conférence, le Grand Hospitalier de l’Ordre de Malte, Dominique de La Rochefoucauld-Montbel, a rappelé que les premières victimes de conflits et de persécutionsce sont précisément les enfants. Avec la multiplication des foyers de guerre, le nombre de mineurs à qui est retiré un futur augmente de façon exponentielle. Parmi les premiers effets des conflits sur la vie des enfants, on trouve en effet l’impossibilité d’accéder à l’instruction et aux soins sanitaires, facteurs qui poussent de nombreuses familles à abandonner leur terre d’origine pour un avenir incertain.
Le caractère dramatique du phénomène des enfants victimes de conflits se lit dans les chiffres : 28% des victimes du trafic d’êtres humains, au niveau global, sont des enfants. En 2016, ne serait-ce qu’en Europe, un demandeur d’asile sur trois était un mineur. En 2016 toujours, sur dix enfants ayant traversé la Mer Méditerranée sur des embarcations de fortune neuf étaient seuls.
La conférence de ce matin, à laquelle ont participé des représentants du Saint Siège, de l’Union européenne, du Conseil de l’Europe et de l’Unicef, des représentants du gouvernement de République Tchèque et plusieurs ambassadeurs, a également voulu commémorer le massacre de Lidice perpétré il y a 75 ans en République Tchèque, dans la ville du même nom, par les nazis. C’est une femme rescapée du massacre, Veronika Rymonova, qui était là pour rappeler la tuerie du 9 juin 1942 dans laquelle sont mortes presque 300 personnes dont environ 90 enfants. Celle qui à l’époque n’avait que 5 mois a exprimé l’espoir que ce chapitre dramatique de l’histoire puisse servir à éviter de futurs massacres d’enfants.
L’Ordre de Malte, présent dans 120 pays dans le monde, exerce de nombreuses activités pour aider les enfants victimes de conflits. Au Moyen-Orient, à Bethléem, l’Ordre dirige l’hôpital de la Sainte Famille où naissent chaque année 3 500 bébés. Il s’agit de la seule structure sanitaire pour nourrissons de toute cette zone où, à cause du conflit israélo-palestinien, la population vit dans des conditions de pauvreté et de restrictions. En Irak et en Turquie, les enfants déplacés par la guerre en Syrie sont assistés par les équipes médicales de Malteser international, l’Agence internationale de secours de l’Ordre de Malte. Il en est de même dans plusieurs pays africains frappés par des guerres comme le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo. En Europe aussi, surtout en Allemagne, l’Ordre de Malte prend soin des migrants mineurs non accompagnés, et depuis 27 ans gère de nombreux centres d’accueil, pour un total de 20 000 lits, où les enfants et jeunes reçoivent un soutien psychologique, des soins médicaux et un accès à l’instruction.